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ECOLIERS EN DIFFICULTES SCOLAIRES : APPROCHE ETIOPATHOGENIQUE (A propos de 100 cas) BELLAAJ ( F.), LACHTAR (CH.), AMAMI (O.), GHRIBI (F.), JARRAYA (A.). Faculté de Médecine de SFAX. CHU Hédi Chaker - TN 3029 -SFAX -TUNISIE. Tel (216 - 4) 242 438 Fax : (216 -4) 241 384 Hôpital, (216 -4) 246 217 E.mail : faouzia.lachtar@gnet.tn |
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Summary : Schoolboys and Scholarship Impairment: an Etiopathogenic Approach (About 100 case reports) We try and approach, in this work, the problems of scholar difficulties and failures, through study of 100 case reports of children in guidance consultation (psychiatry "B", Teaching Hospital, SFAX, TUNISIA). The scholar difficulties, found in 65 case reports, were dominated by definitive failure (28%) and severe scholar backward (18%). These difficulties seem more frequent, and more severe with boys, who have unfavourable socio-economic conditions, consulting in their first primary cycle, often for scholar backward, and presenting a severe psychopathological disorder (psychosis, mental-deficiency, psychopathic character organisation ).The children presenting a neurotic disorder, instrumental trouble and generalized idiopathic epilepsy are subject to scholar difficulties witch can be severe if there wasn't a precocious and appropriate taking care of them. Then, our results emphasize, according to literature, the multiplicity of scholar failure factors. The prevention and the therapeutic follow-up require, multidisciplinary and continuous efforts. The coordination between scholar doctor, psychiatrist, school-educator and family is primordial.
Key-words: Child, Mental-disorders, Scholarship, Scholar inadaptation
ÇáÎáÇÕÉ : ÇáÊáÇãíÐ ÇáãÚæÞíä ãÏÑÓíÇ : ãÞÇÑÈÉ ÓÈÈÅãÑÖíÉ (ÏÑÇÓÉ 100ÍÇáÉ ) äÚÑÖ Ýí åÐÇ ÇáÈÍË ÇáÕÚæÈÇÊ æ ÇáÝÔá ÇáãÏÑÓí¡ ãä ÎáÇá ÏÑÇÓÉ 100 ãáÝ áÊáÇãíÐ ãÍá ãÊÇÈÚÊåã ÈãÕáÍÉ ØÈ ÇáÃØÝÇá ÇáäÝÓí ÈÞÓã ÇáØÈ ÇáäÝÓí "È"¡ ÓäÉ 1987. 65 ÊáãíÐÇ ßÇäÊ áÏíåã ÕÚæÈÇÊ ÏÑÇÓíøÉ¡ ÃÏÊ Åáì ÇáÅÎÝÇÞ ÇáäøåÇÆí ( 28 ÍÇáÉ ) Ëãø ÇáÊøÃÎøÑ ÇáÏÑÇÓí ÈÓäÊíä Ãæ ÃßËÑ (18ÍÇáÉ). ÊÈÏæ åÐå ÇáÕÚæÈÇÊ ÃßËÑ ÇäÊÔÇÑÇ æ ÎØæÑÉ áÏì ÇáÐßæÑ¡ ÇáãäÍÏÑíä ãä ÚÇÆáÇÊ ÊÔßæ ãä ÕÚæÈÇÊ ÇÌÊãÇÚíøÉ æ ÇÞÊÕÇÏíÉ æÞÚÊ ãÚÇíäÊåã ÃËäÇÁ ÇáãÑÍáÉ ÇáÃæáì ãä ÇáÊÚáíã ÇáÅÈÊÏÇÆí¡ ÚÇÏÉ ÈÓÈÈ ÊÃÎÑ ÏÑÇÓí¡ æ íÔÊßæä ãä ÇÖØÑÇÈ äÝÓí ÎØíÑ(ÐåÇä ØÝæáí¡ ÊÎáøÝ Ðåäí ãÊæÓøØ Ãæ ÎÝíÝ áÇ ãÊäÇÓÞ¡ ÊÑßíÈÉ ÓáæßíøÉ ãä ÇáäæÚ ÇáÓíßæÈÇÊí). ÃãøÇ ÇáÐíä íÔÊßæä ãä ÇÖØÑÇÈÇÊ ÚÕÇÈíøÉ ãÊØæøÑÉ¡ ÇÖØÑÇÈ ÇáæÙÇÆÝ ÇáÃÏæÇÊíøÉ¡ Ãæ ÇáÕÑÚ ÇáãÚãã ÇáÃæáí Ýåã ÚÑÖÉ áÕÚæÈÇÊ ãÏÑÓíÉ ÌÓíãÉ Ýí ÛíÇÈ ÇáÚäÇíÉ ÇáãÈßøÑÉ æ ÇáßÇãáÉ. ÊÄßøÏ äÊÇÆÌ åÐÇ ÇáÈÍË (ÈÇáÊæÇÝÞ ãÚ ÇáÏÑÇÓÇÊ ÇáÓÇÈÞÉ) ÊÚÏøÏíøÉ ÇáÃÓÈÇÈ ÈÇáäÓÈÉ ááÕÚæÈÇÊ æ ÇáÅÎÝÇÞÇÊ ÇáÏÑÇÓíÉ. åÐå ÇáÕÚæÈÇÊ æÇáÅÎÝÇÞÇÊ íÓÊæÌÈ ÚáÇÌåÇ Ãæ ÇáæÝÇíÉ ãäåÇ ÌåæÏÇ ãÊÚÏøÏÉ ÇáÅÎÊÕÇÕÇÊ æ ãÊæÇÕáÉ. Ýåí ÊÊØáøÈ ÊäÓíÞÇ æ ÊÚÇæäÇ Èíä ÇáØÈíÈ ÇáãÏÑÓí æ ÇáØÈíÈ ÇáäÝÓí æ ÇáãÚáã æ ÇáÚÇÆáÉ./.
ÇáßáãÇÊ ÇáãÝÇÊíÍ : ÇáØøÝá¡ ÇáÅÖØÑÇÈÇÊ ÇáÐøåäíøÉ¡ ÇáÏøÑÇÓÉ¡ ÇÎÊáÇá ÇáÊøÃÞáã ÇáãÏÑÓí.
Résumé : Ecoliers en Difficultés Scolaires : Approche EtiopathogéniqueDans le présent travail, nous essayons d'approcher le problème des difficultés et échecs scolaires, à travers l'étude de 100 dossiers d'écoliers ayant consulté en pédopsychiatrie (service de psychiatrie "B" ), durant l'année 1987. Les difficultés scolaires, retrouvées chez 65 écoliers, sont dominées par l'échec définitif (28 cas) et le retard scolaire de 2 ans ou plus (18 cas) . Ces difficultés semblent être plus fréquentes et plus sévères chez les écoliers de sexe masculin, issus de familles ayant des conditions socio-économiques défavorables, consultant au cours de leur premier cycle d'études primaires, souvent pour retard scolaire, et présentant un désordre psychopathologique sévère (psychose infantile, débilité mentale moyenne ou légère dysharmonique, organisation caractérielle de type psychopathique ). Les écoliers présentant des troubles névrotiques évolutifs, des troubles instrumentaux, ou une épilepsie généralisée idiopathique, sont sujets à des difficultés scolaires, pouvant être sévères, en dehors d'une prise en charge précoce et appropriée. Ainsi, nos résultats soulignent, au même titre que des travaux antérieurs, le déterminisme plurifactoriel, des difficultés et échecs scolaires dont la prévention , comme l'approche thérapeutique, nécessitent des efforts multidisciplinaires coordonnés et continus, impliquant médecins scolaires, psychiatres, enseignants et parents .
Mots clés : Enfant, troubles mentaux, scolarité, inadaptation scolaire .
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1- INTRODUCTION : La généralisation de la scolarisation est un choix, qui quoique très avantageux, ne peut être réalisé sans problèmes. Admettre dans la même classe, une population "hétérogène" d'écoliers, pourrait être astreignant pour l'enseignant, mais surtout aussi, pour certains élèves. Ces derniers, parfois en proie à des facteurs socioculturels défavorables, ou encore, à des troubles psychopathologiques, et/ou organiques, passés jusque là inaperçus, vont certainement se trouver face à des difficultés scolaires; lesquelles les mèneront, vers l'échec définitif, en dehors d'un dépistage et d'une prise en charge, médico-psycho-pédagogique et sociale, précoce et adaptée.
2- MATERIEL ET METHODES : Notre étude, rétrospective, porte sur 100 dossiers d'écoliers, suivis à la consultation de pédopsychiatrie, du service de psychiatrie "B", C.H.U. Hédi Chaker SFAX, au cours de l'année 1987. Les données recueillies sur fiches appropriées, sont d'ordre épidémiologique, psychopathologique et scolaire. Du point de vue psychopathologique, nous nous sommes référés, à la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent [28].
3- ANALYSE DES RESULTATS ET COMMENTAIRES :
3.1 Caractéristiques Epidémiologiques et Socio-Culturelles: 3.1.1 Sexe : Nos élèves se répartissent en 62 garçons et 38 filles avec un sex-ratio (masculin/ féminin) de 1,63. Cette prédominance masculine en consultation, de pédopsychiatrie, est retrouvée, aussi, dans la littérature [3-4-10-33-38] . De même nous constatons, que l'âge moyen, de consultation est, significativement plus précoce pour les garçons (G = 8.56 ans, F=9.447 ans). Cette prédominance, et précocité, de consultation masculine peut être expliquée, entre autres, par des facteurs socioculturels, notamment, en climats maghrébins, et plus particulièrement en milieu rural : " on se soucie plus de l'avenir scolaire et professionnel du garçon, la fille on la mariera "[4], 3.1.2 Age de consultation : L'âge moyen de la consultation, de nos écoliers, proche de celui retrouvé par LAMDHANI dans sa thèse [18], est de 8.90 ans . Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce retard de consultation : - Absence ou défaillance, des structures d'hygiène mentale, de l'enfant d'âge pré-scolaire et scolaire, essentiellement en dehors des zones urbaines ; - Nombre réduit d'écoles maternelles (jardins d'enfants ), plus particulièrement en zones rurales. En effet, le passage en école maternelle est, généralement, une expérience stimulante et enrichissante pour l'enfant. Il peut être une occasion de dépistage et de prise en charge précoce, de troubles organiques, psychoaffectifs et/ou relationnels susceptibles d'entraver une scolarité ultérieure ; - le milieu familial, ne joue pas son rôle de stimulant, et de complément fondamental, pour une meilleure prise en charge éducative, et médico-psychologique de l'enfant (analphabétisme des parents, manque de sensibilisation concernant la santé mentale de l'enfant,...); - Notre système scolaire, par son laxisme, favorise la progression d'un enfant qui aurait dû être, parfois, dès la première année primaire, réorienté ou autorisé à redoubler : · d'une part, le taux de redoublement autorisé, dans un établissement est, en effet, très bas (deux ans au cours des études primaires ); · d'autre part, la surcharge des classes, essentiellement en zones rurales (manque de locaux et / ou d'enseignants ), fait que l'enseignant, débordé, connaît mal les enfants des classes, dont il a la charge ; - l'absence de possibilité, d'une prise en charge spécialisée, est très nette pour certains cas. Cette situation, déculpabilisante, pour les parents, vient pérenniser leur négligence, et contribuer à maintenir l'enfant, dans un circuit scolaire reconnu inadéquat, mais dépourvu de solution alternative.
3.1.3 Origine géographique : 37% de nos écoliers sont de zones géographiques éloignées de SFAX. Ceci ne fait que retarder, et rendre plus difficile, une prise en charge adéquate. 3.1.4 Motif de consultation : Le retard scolaire, constitue le premier motif de consultation de nos malades (33%), viennent après, les crises comitiales (27%) et les troubles du comportement(17%) . En France, le retard scolaire motive 20 à 30% du total des consultations en pédopsychiatrie, plus souvent pour des garçons [38]. 3.1.5 Origine de la demande : Seulement 13 % des écoliers nous sont adressés par un médecin scolaire. Ceci soulignerait la carence, et\ou le manque d’efficience, de notre système de médecine scolaire, par sa faiblesse numérique. 3.1.6 Facteurs et conditions d'environnement : - 42% de nos écoliers, sont issus de familles ayant des conditions socio-économiques défavorables. - Le contexte familial, n’a été précisé que dans 28 cas. Nous avons relevé la présence de: a- Troubles mentaux, et perturbations psychologiques parentales, chez 13 malades. Ces troubles sont dominés par les manifestations névrotiques. b- Evénements entraînant la rupture de liens affectifs, à type de décès d'un parent dans 5 cas. c- Contexte socio-familial particulier, à type de mésentente parentale (7 cas), divorce des parents (1 cas) et d'enfant adopté (2 cas).
3.2 Facteurs Organiques Associés, ou Antérieurs, Eventuellement Etiologiques Un facteur organique associé ou antérieur, éventuellement étiologique, est retrouvé chez 56 élèves. - L'épilepsie est de loin la plus fréquente: 45 cas. Il s'agit d'une épilepsie généralisée idiopathique dans 78% des cas dont 71% présentent des crises type grand mal, 20% des crises d’épilepsie absence et 9% des crises mixtes. Des désordres psychopathologiques patents, sont retrouvés chez 22 élèves épileptiques. Ils sont dominés par la débilité mentale (11 cas), les troubles instrumentaux (5 cas), et l'énurésie (2 cas). 3 malades présentent des troubles névrotiques évolutifs à dominante hystérique et un malade est suivi pour psychose infantile. - Des troubles sensoriels, à type de myopie forte, et de surdité, sont retrouvés chez 3 malades. Ces troubles, lorsqu’ils sont prononcés, participent à la genèse et/ou l'aggravation des difficultés scolaires de l'enfant. - Des affections organiques, à type d’infirmité motrice cérébrale IMC (3 cas) et de trisomie 21 (2 cas ), sont souvent associées à une débilité mentale moyenne. En effet, les enfants atteints d'IMC, souffrent de lenteur, de fatigabilité et de gros troubles spatio-temporels responsables, d'un retard temporaire d'organisation, du raisonnement, qui dure jusqu'au début de l'adolescence. Pour ces enfants, certains auteurs préconisent une scolarité primaire, en deux temps, pour pallier leurs lenteurs et troubles spatio-temporels[9].
3.3 Les Troubles Mentaux · 75% de l'échantillon de nos élèves étudiés, présentent, des troubles mentaux, dominés par la déficience mentale, les troubles des fonctions instrumentales, et les troubles névrotiques. Des désordres psychopathologiques, à type d'énurésie, de troubles caractériels, d'allure psychopathique, et de psychose infantile, sont retrouvés à des taux moins élevés. · Cette fréquence élevée, de troubles mentaux, chez nos écoliers, souligne, une fois de plus, le rôle de l'école qui "hérite" de ces troubles, qui auraient dû être dépistés, en amont d'elle, dès l'âge de la deuxième enfance, et du jardin d'enfants (3-6 ans). Ce dépistage implique un développement massif, des structures d'hygiène mentale, infantile.
3.3.1 La débilité mentale : Retrouvée chez 33% des cas, la débilité mentale, est née avec l'obligation scolaire, et le constat qu'un certain nombre d'enfants ne pouvait, pensait-on, faute de moyens intellectuels suffisants, accéder au même savoir que leurs camarades. Elle était, longtemps, considérée, comme un état plutôt fixé définitivement, d'étiologie organique ou héréditaire, qui relevait d'abord, d'un dépistage, ensuite d'une séparation pour une éducation appropriée. C'était, de plus, un moyen commode, pour expliquer certaines inadaptations à l'école. Aujourd'hui, le diagnostic de débilité se fonde, sur des critères cliniques et structuraux bien définis: il nécessite, pour être confirmé, une atteinte durable de l'efficience, y compris, dans les cas où le processus déficitaire a été introduit, par des défauts d'investissement, ou des dysharmonies instrumentales [7]. Au plan clinique, deux pôles se dessinent: La débilité harmonique (22 cas), où les traits déficitaires prévalent, et la débilité dysharmonique (11 cas), où l'atteinte des fonctions cognitives n'est pas fixée, mais demeure liée à des perturbations évolutives, soit névrotiques, soit psychotiques, mettant en jeu d'autres mécanismes que ceux de la série déficitaire. A l'école primaire, c'est moins le versant psychotique, qui est en question, que le versant névrotique, qui souvent situe le niveau mental, dans le cadre de la débilité dite légère . 3.3.2 Les troubles des fonctions instrumentales: Retrouvés chez 26% de nos écoliers, ils sont représentés par le bégaiement (16 cas) et l'hyperkinésie-instabilité psychomotrice(3 cas). Les troubles instrumentaux sont l'expression clinique, de difficultés complexes, des lignes de développement de la libido. Ils ne sont pas fixés d'une manière définitive, lors de la chronologie du développement psychoaffectif. Il y a des variations instrumentales, qui peuvent devenir des difficultés transitoires, tout à fait nécessaires, et utiles, comme moment adaptatif. Ce sont les réponses inadéquates (parents ou enseignants ), qui pérennisent de telles situations et les transforment en troubles fixes, plus ou moins graves [7].Ces troubles sont toujours préoccupants, car il mettent en jeu le pronostic scolaire de l'enfant. 3.3.3 Les troubles névrotiques : Les manifestations névrotiques, fréquentes pendant l'enfance, sont souvent réversibles et peu durables. Elles représentent les différences d'aménagement, des conflits intra-psychiques d'un enfant à l'autre. Retrouvés chez 13 écoliers, ils sont représentés par les troubles névrotiques évolutifs à dominante anxieuse, d'inhibition ou hystérique. 3.3.4 L'énurésie: retrouvée chez 7 écoliers. 3.3.5 Organisation caractérielle, d'allure psychopathique, psychose infantile: Quoique peu fréquents, ces désordres psychopathologiques sévères, aient dû être dépistés, et pris en charge dès l'âge préscolaire.
3.4 Données Scolaires : - 65% de nos écoliers présentent des difficultés scolaires, dominées par l’échec définitif et le retard scolaire important - Le taux et la sévérité de ces difficultés scolaires nous semblent être sous-estimés: · D'une part, nous constatons la fréquence élevée, des désordres psychiatriques graves, susceptibles d'entraver, sérieusement, un cours scolaire normal, [débilité mentale: 33%, psychose infantile et organisation caractérielle d'allure psychopathique: 3%]; · D'autre part, la durée moyenne, de suivi de nos écoliers, est courte: 1.47 an.
- L’analyse des causes et des facteurs d’exacerbation de ces difficultés scolaires fait ressortir les éléments suivants : 3.4.1 Les difficultés scolaires, sont plus fréquentes (76% contre 45% ) et plus sévères chez les écoliers consultant au cours de leur premier cycle d'études primaires. Elles sont majeures quand, la consultation a eu lieu, au cours de la première année primaire (51% d’exclusions dont 58% pour inadaptation ) . Ces élèves présentent, pour la plupart d'entre eux, une déficience mentale, souvent dysharmonique et moyenne, ou une psychose infantile, et c'est par "rejet récurrent" de la part de l'école, que l'élève sera amené à la consultation de pédopsychiatrie: Plus le trouble est massif, plus le rejet, puis la consultation seront précoces. La consultation n'a été souvent, qu'un recours contre le renvoi de l'école. 3.4.2 Les garçons sont en situation de difficultés scolaires, plus fréquentes (66% contre 53%), et plus sévères que les filles . A cette prédominance masculine, retrouvée aussi dans la littérature [ 4-9-22-31-33-38], plusieurs facteurs sont invoqués [4] : a- Etalement plus grand, de la courbe de Gauss : plus de génies et plus de cancres chez les garçons ; b- La docilité plus grande des filles, leur habileté et leurs réactions verbales en opposition avec les réactions motrices des garçons, leur force musculaire, et leur turbulence . c- Différence du rythme de croissance ; On exige des garçons, la même chose et plus que des filles, alors qu’ils sont, relativement, moins mûrs à six ans. La pression culturelle élevée, interagit avec une fragilité psychobiologique, et pratiquement, tous les symptômes sont, pendant l’enfance, plus fréquents chez les garçons que chez les filles, sauf pour l’hystérie. 3.4.3 Le taux d’exclusion, et de retard scolaire important, est plus élevé chez les écoliers demeurant loin de SFAX Ceci peut être expliqué, entre autres, par la défaillance, sinon, l'absence de structures sanitaires de dépistage, et de prise en charge, des désordres psychiques ou organo-psychiques, de l'enfant d'âge préscolaire et scolaire, dans les zones rurales. 3.4.4 Les difficultés scolaires, sont plus fréquentes, et plus sévères, chez les enfants issus de familles à bas niveau socio-économique. Cette constatation est aussi, fréquemment, soulignée dans la littérature [13-22-27-33-38]: 3.4.5 " les enfants de milieux défavorisés, subissent davantage les agressions de la vie et leur retentissement sur la santé, et la scolarité "[38]; 3.4.6 " l'échec scolaire est corrélé, de façon massive, à l'origine socioculturelle de l'enfant, et un dépistage devrait porter, systématiquement, sur une certaine catégorie d'enfants, issus de familles à risques: enfants issus de familles à bas niveau socio-économique, de malades mentaux, de criminels, de familles séparées, enfants adoptifs, etc...[27-38 ]. Les écoliers, adressés pour retard scolaire, présentent des difficultés scolaires, plus fréquentes, et plus sévères, que ceux consultant pour troubles du comportement, comitialité ou troubles des fonctions instrumentales. Au-delà des possibilités intellectuelles de l'enfant, et de ses acquis scolaires, c'est d'abord le risque, de rejet scolaire, qui déclenche la consultation. La présence d'une pathologie organique, isolée ou le plus souvent associée, à un désordre psychopathologique, est un facteur d'existence et/ou d'exacerbation des difficultés scolaires, chez nos écoliers L’épilepsie grand mal, l'âge de début précoce, de la maladie, le retard de prise en charge médicale, le mauvais contrôle thérapeutique, des crises et, surtout, l'existence de troubles mentaux associés, sont des facteurs potentiels d'existence, et/ou d'exacerbation, des difficultés scolaires, de l'écolier épileptique [2]. L'épilepsie absence, affection fréquente, sous nos climats, peut être source de difficultés scolaires, parfois importantes, en dehors d'un dépistage et d'une prise en charge médicale précoce et continue [2-13], La scolarité est normale ou sans difficultés sévères, chez 2 enfants présentant des troubles sensoriels : Myopie forte dans un cas, et hypoacousie dans un autre cas. Mais ces 2 enfants n’ont consulté qu’une seule fois.
- L’infirmité motrice cérébrale, et la trisomie 21 sont, souvent, associées à une débilité mentale moyenne ( 3 cas )ou légère dysharmonique ( 1 cas ), génératrice d'inadaptation scolaire majeure, et précoce. L'acceptation, en école normale de ce type d'enfants souligne la tolérance du milieu, et surtout l'insuffisance de structures adaptées, pour une prise en charge spécialisée.
3.4.7 Le cours de la scolarité, de nos écoliers, dépend de la nature du désordre psychopathologique présenté. En effet, les difficultés scolaires, sont plus fréquentes (70% contre 52%) et, beaucoup plus sévères, chez les écoliers souffrant de troubles mentaux . a- Elles sont majeures et précoces en cas de : - psychose infantile : l’inadaptation scolaire est d’emblée claire dès les premiers jours de scolarisation . L’enfant fût exclu 15 jours après son entrée scolaire . - Débilité mentale moyenne ou légère dysharmonique :45% de ces écoliers sont exclus, pour inadaptation précoce, et 36% pour limite d’âge (8/22 ). Les écoliers restants, ont déjà un retard scolaire, d’au moins un an et sont perdus de vue au bout d’une ou de deux consultations. Dans la débilité mentale moyenne, l'absence de troubles caractériels ou du comportement, amène à tolérer certains enfants malgré, l'absence d'acquis scolaire. Ces enfants passent alors le cap, d'une année de scolarisation, voire même plus, et le rejet est souvent tardif, en dépit des acquis nuls ( ou quasi-nuls),et malgré le passage en classe supérieure. Ainsi, le niveau scolaire, défini par la classe fréquentée, ne peut donc être, fermement, pris comme indice d'appréciation, des possibilités intellectuelles d'un enfant et de ses acquis. [3] - Organisation caractérielle d'allure psychopathique, les deux malades sont exclus pour limite d’âge . Chez ces enfants, les perturbations scolaires s'inscrivent dans un contexte large, de troubles du comportement, affectant autant le domaine de la conduite que des performances scolaires [11]. b- Elles sont à type de retard scolaire important ( ³ 2 ans ) ou d'exclusion pour limite d’âge dans la débilité mentale légère harmonique (82%). Dans la débilité légère, le fonctionnement mental n'est certainement pas satisfaisant, mais il s'aggrave de problèmes secondaires à l'échec, au rejet, voire aux punitions infligées par les parents déçus [5]. c- Elles sont dominées par le retard scolaire (5/13) souvent < 2 ans dans les troubles névrotiques évolutifs .Elles semblent être plus sévères chez les écoliers présentant des manifestations hystériques ou une inhibition névrotique. d- Elles sont moins fréquentes (42% ) et moins sévères, dans les troubles des fonctions instrumentales ( bégaiement, hyperkinésie ), cependant le risque d’aggravation ,en fréquence et en sévérité, de ces difficultés scolaires, serait élevé en dehors d’une prise en charge, médico-psychologique, appropriée et d’une meilleure compréhension, et collaboration, des parents et des enseignants.
Ainsi, l'analyse de nos résultats et la revue de la littérature, soulignent le déterminisme plurifactoriel, des difficultés scolaires de l'écolier. Si les désordres psychopathologiques, et somatiques, représentent une cause fréquente, et importante de ces difficultés, le dysfonctionnement familial, les mauvaises conditions socio-économiques et culturelles, et les erreurs et distorsions pédagogiques, ne sont pas d'une moindre importance, dans la genèse, et/ou l'aggravation d'une telle inadaptation. La découverte de "la cause", de ces difficultés scolaires, est capitale pour permettre d’aider l’enfant, mais il ne faut jamais perdre de vue qu'elles sont dues à la sommation, à la mise en résonance de plusieurs phénomènes, qu’il faut découvrir, et mettre en évidence, sans en privilégier un. L'approche efficace, du problème de l'inadaptation scolaire, de l'enfant, requiert, alors, une action pluridisciplinaire, aussi bien, à une échelle préventive, que de prise en charge médico-psychopédagogique, et sociale. Il devrait y avoir une complémentarité, et une coordination, entre la vie scolaire, la vie familiale et l'action pour la santé. La lutte contre ce fléau ascendant, d'inadaptation scolaire, nécessite à notre avis, du moins sous nos climats, un programme à plusieurs volets, dont les grandes lignes sont les suivantes: 1- Généralisation des écoles maternelles, sans pour autant, les transformer en lieux d'enseignement préscolaire intensif. En effet, l'école maternelle, donne aux enfants toutes les chances, d'une intégration scolaire ultérieure satisfaisante, et les statistiques montrent bien, que la réussite scolaire, augmente avec la durée de la pré-scolarisation [10-33-39]; 2- Création ou lorsqu'elles existent, renforcement des structures d'hygiène mentale infantile, 3- Sensibilisation des médecins, de première ligne, aux facteurs de risque d'inadaptation scolaire, et notamment celles relevant d'un trouble psychoaffectif, somatique (surtout le problème de l'épilepsie) et relationnel; 4- Sensibilisation des médecins scolaires à la psychiatrie infanto-juvénile; 5- Sensibilisation des éducateurs aux jardins d'enfants, et des enseignants aux problèmes d'hygiène mentale infantile; 6- Coopération entre enseignants, parents et spécialistes de santé mentale, notamment dans un cadre bien défini, comme c'est le cas du centre médico-psycho-pédagogique du service de psychiâtrie"B", à SFAX. Ce centre, institué il y a plus de 20 ans , s'occupe quasi-uniquement des lycéens et des étudiants. Actuellement; l'âge infanto-juvénile dispose de sa consultation et d'un service autonome; 7- Création de structures d'éducation spécialisée, pour les enfants présentant des troubles psychopathologiques sévères, incompatibles avec le maintien en circuits scolaires habituels: Psychose infantile, débilité mentale profonde ou moyenne,.. 8- Création, au sein des écoles, de classes de rattrapage et de perfectionnement, pour les enfants qui présentent un retard mental léger ou de gros troubles instrumentaux. Ceci leur permettra de progresser à leur rythme, sans les confronter, inutilement, à une situation d'échec scolaire précoce et massif; 9- Création au sein de l'école, d'une structure de dépistage du type du " Groupe d'Aide Psycho-Pédagogique (GAPP) sous l'égide des services de santé scolaire, eux mêmes articulés sur la santé mentale [13,14].
4- CONCLUSION Nos résultats soulignent, au même titre que les travaux antérieurs, la fréquence de l'inadaptation scolaire et la multiplicité de ses causes, notamment somato-psychiques et environnementales. Cette inadaptation risque d'être la première manifestation d'échec socioprofessionnel ultérieur , surtout lorsqu'elle se solde par un échec définitif précoce. Les processus de compensation, par lesquels on tente d'y remédier, interviennent souvent trop tard, et les structures de prévention, sont aussi quasi-absentes. C'est dire la nécessité, d'améliorer les moyens de prévention, de dépistage et de prise en charge, des désordres somatiques, psychopathologiques et relationnels chez les enfants d'âge préscolaire et scolaire. Cette prise en charge, est d'autant plus efficace, qu'elle sera précoce, coordonnée et continue, faisant intervenir, dans son action, et la famille et les enseignants.
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q BIBLIOGRAPHIE |
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